Tulipe mobile

Pourquoi avez-vous répondu à cet appel à projet concernant le parcours culturel ? 
Alors l'association "Tulipe mobile", dans laquelle on officie avec Emmanuel pour ce projet, a l'habitude de faire des ateliers avec différents groupes constitués et là, c'était l'occasion, effectivement, de partager nos moyens de création avec les BTS.

Qu'est ce qu'un parcours culturel pour vous ? 

C'est transmettre une manière de créer des choses. Alors dans mon cas, comme je suis photographe, c'est souvent des ateliers de pratique de la photographie. Là, ici, c'est un petit peu particulier euh, avec les BTS puisque, en fait, on a fait du photomontage et, sur un thème, très précis qui est le féminisme. Et le droit des femmes. 

Comment s'organise un peu le projet que vous proposez ? 

Comment ils s'organisent ? C'était, ça a été progressif, de session en session. On a restreint, on va dire, les libertés des élèves. C'est-à-dire qu'au départ, c'était liberté totale sur la création pour ensuite revenir progressivement de plus en plus serré autour des thèmes. 

Quelle thématique abordez-vous dans ce projet ? Pourquoi avoir choisi celle-ci en particulier ? 

Alors, la thématique a été choisie par les professeurs et on y a répondu et avec des idées de création. 

Est-ce que vous pouvez nous parler de vous, vous présenter en tant qu'artiste, ce que vous faites, etc... 

Ah, ok. Alors, je suis photographe depuis ... je ne peux plus compter, ça fait trop longtemps. Depuis quatre-vingt-onze... Je suis photographe. Et je mène des projets souvent avec les habitants, des projets de création partagée autour des notions de territoire, de paysage, de la manière dont... Les liens qu'on peut avoir avec le paysage et notre territoire, voilà.

Pourquoi avez-vous répondu à cet appel à projets concernant le parcours culturel ? 

Alors c'est la seconde année qu'on répond à cet appel à projets avec notre association "Tulipe mobile" et euh... l'année dernière déjà on avait participé mais avec un centre de loisirs donc des 3-5 ans et là... ce qui était génial avec cet appel à projet, c'est qu'on nous a proposé de travailler avec des BTS, donc des grands, donc de 18-19 ans, et ce qui change complètement le rapport qu'on peut avoir puisque nous, avec l'association, on fait à la fois un travail autour de la photographie et un travail aussi autour du texte. Donc forcément, avec les 18-19 ans, on pouvait davantage travailler la question du texte. 

Alors, qu'est-ce qu'un parcours culturel pour vous ? 

C'est une étape dans la vie d'un étudiant. Enfin, c'est une proposition en tout cas d'étape. C'est une proposition d'engranger des expériences supplémentaires, des savoirs et d'avoir la possibilité d'être au contact d'artistes. Donc en l'occurrence, c'était Hervé Dez, photographe et puis moi, Emmanuelle Polle, autrice, et de pouvoir nous apporter un peu notre expérience, notre expertise et les, pour les étudiants ou pour les enfants ou les jeunes ou peu importe la personne qui va participer à ce parcours culturel, et bien de se confronter, de poser des questions, de voir comment on travaille... mais c'est vraiment... quelque chose qui se fait en aller-retour, c'est-à-dire que nous, on propose quelque chose, mais on reçoit aussi beaucoup de la part des personnes que l'on accompagne et ça oblige à, bah, à reconsidérer un peu nos pratiques... nos pratiques d'enseignement, d'écriture, de transmission, donc c'est tout ça un parcours culturel, c'est tout ce que ça va engranger dans votre cerveau. 

Alors, quel est le projet que vous proposez cette année avec les BTS Communication ? 

Avec les BTS Communication du lycée Curie-Corot de Saint-Lô, eh bien, Euh, on travaille à la fois sur une initiation au journalisme et une initiation autour des photomontages. Donc sur la partie photo, j'imagine que mon collègue a dû déjà dire pas mal de choses, mais l'idée c'était de, on travaille par demi-groupe et de de travailler autour de la question des droits des femmes, ça c'était le souhait des enseignants, donc on s'est mis dans le pas des souhaits des enseignants, de travailler la question des droits des femmes à travers deux manières différentes, donc à la fois une entrée en journalisme, donc qu'est-ce que c'est que de faire des interviews, euh, la prise de parole, écrire à la première personne, etc, etc. Et euh, tout ça en un nombre de séances forcément assez réduit puisqu'il y a... on a quatre séances d'intervention de quatre heures, donc ça fait seize heures de pratique. Et en même temps, ils ont travaillé sur des photomontages, donc euh, créer tout un univers L'imaginaire, moi je travaillais sur le réel, d'un côté il travaillait sur l'imaginaire et tout ça autour de la question des droits des femmes et ensuite, aujourd'hui, sur notre dernière séance, Eh bien, on fait se rencontrer ces deux approches qu'on a pu avoir et voir comment le texte et la photographie peuvent s'assembler. 

Pourquoi avoir choisi cette thématique des droits des femmes particulièrement ? 

Ça c'est vraiment un souhait des enseignants parce que ça rentrait dans des problématiques forcément actuelles. Il se trouve que la journée des droits des femmes était au sein du parcours par rapport au calendrier d'intervention, donc ça tombait bien, ça permettait vraiment de jalonner ça, il y avait quand même pas mal, au niveau de l'actualité... des publications... il y avait quand même de quoi avoir de la matière aussi textuelle à reprendre... Et c'était aussi pour les étudiants la possibilité de se dire "Tiens ! Est-ce que cette année, ce serait pas l'année pour pouvoir aller voir ce qu'est une journée des droits des femmes". C'est pas qu'une manif... c'est une ambiance... c'est tout un groupe et je pense que ça, ça éveille aussi toutes ces questions-là. 

Est-ce que vous pouvez nous parler plus de vous, en tant qu'artiste ? 

Donc moi j'ai un parcours mixte. Puisqu'à la fois, je suis documentariste pour France Culture, donc je fais des documentaires radio sur plein... Toutes sortes de thématiques... plutôt autour des thèmes qui ont lié à la culture. Et ces derniers temps, plutôt autour de la question du vêtement, des rapports au vêtement, c'est vraiment des questions qui m'intéressent. À côté de ça, je fais aussi, je suis spécialiste de la mode des années vingt. Donc, c'est pour ça que cette question du rapport au vêtement, elle m'intéresse. Et puis, j'écris des textes, des livres, des textes de catalogue. Et puis, avec l'association "Tulipe Mobile", eh bien là, on mène des projets euh, culturels, donc des projets de médiation, des projets d'accompagnement, des ateliers, donc c'est... vous voyez... c'est plein de... il y a plein de rouages différents. Je fais aussi de la communication, euh, donc j'ai toutes sortes de rapports à l'écriture, que ce soit l'écriture radiophonique, l'écriture documentaire, l'écriture romanesque, c'est pas encore un genre que j'ai vraiment expérimenté... Mais qui sont des types d'écritures, d'écritures journalistiques, évidemment, et comment toutes ces choses-là, eh bien, ça fait sens. On n'a pas... on peut travailler différentes manières d'écrire. Donc moi, c'est un peu cette approche. Multidirectionnelle que j'ai décidé d'adopter.

 Est-ce que vous pouvez vous présenter ? 

Alors oui, je suis Sophie Malaubier, j'enseigne le français et en BTS communication, j'enseigne surtout les cultures de la communication. 

Pourquoi avez-vous répondu à cet appel à projets pour le parcours culturel ? 

Alors, on a répondu à cet appel à projet parce que dans notre cursus, on demande aux étudiants d'être curieux ouverts et on constate chaque année un manque d'originalité dans les productions. Et en même temps, euh, si on ne travaille jamais la curiosité, euh, on ne développe pas ses talents, on ne développe pas ses compétences. Donc là, c'était euh, l'occasion vraiment euh, de faire sortir les étudiants de leur zone de confort. Et de se montrer vraiment créatif et en parallèle, ils travaillent aussi leur argumentaire, c'est-à-dire comment ils justifient leur choix créatif, qu'est-ce qu'ils voulaient faire derrière. Donc ça, c'est une façon aussi, indirectement, de préparer à l'épreuve du BTS. 

Qu'est-ce que ça apporte selon vous aux jeunes, là, le projet que vous menez actuellement ? 

Alors, bah, je pense de ce... de... se rendre compte qu'ils ne sont pas limités dans tout ce qu'ils peuvent faire. Je pense qu'ils peuvent se découvrir des talents. Ils se rendent compte aussi qu'on peut être ambitieux, qu'on peut oser et ne serait-ce qu'en quelques séances, on s'est rendu compte des progrès sur les photomontages, par exemple, qui deviennent de très bonne qualité. Et on a l'impression d'avoir des artistes devant nous. je pense que pour eux, c'est extrêmement gratifiant.